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Conseils pour structurer les phrases

Diversifiez votre choix de mots :

  • De façon générale, cherchez toujours le mot précis. Éliminez les mots vagues, ou des « mots valises », comme « chose ».
  • Employez de préférence des verbes précis, riches et actifs. Remplacez les verbes quelconques par les verbes plus spécifiques, imagées, porteurs, appropriés à la situation. Éliminez « être » et « avoir » (y compris « il y a ») le plus possible – il y a presque toujours d’autres options. Souvent remplacer un de ces verbes va vous forcer à reconstruire toute la phrase, ce qui donne des résultats plus sophistiqués.
  • Pensez aux verbes pronominaux : souvent être + nom peut être remplacé par un verbe pronominal (X est le contraire de—>X s’oppose à) ; souvent un verbe pronominal peut marcher à la place d’une voix passive (X est fermé avec—> X se ferme avec, X est composé de—>X se compose de)
  • Diversifiez aussi votre façon de dire « aussi » : également, en plus, de même, aussi bien que, ainsi que (Elle fait X, aussi bien que Y. Elle fait X, Y, et Z, ainsi que plusieurs autres actes détestables…= « as well as »), etc., peuvent tous être utiles.

Variez la structure de vos phrases :

  • Travaillez à varier le style et longueur de vos phrases et employez les pronoms relatifs et démonstratifs pour rendre votre expression plus complexe.
  • Employez les pronoms relatifs (qui/que/ce qui/ce que/dont/où/prép + une forme de « lequel ») pour relier des phrases et varier la structuredes phrases. Combinez les phrases courtes ou simples avec les participes présents ou les pronoms relatifs. Une petite chose : Si c’est juste de dire « la méthode que Marie de France emploie », c’est plus sophistiqué (et plus français) de dire « la méthode qu’emploie Marie de France ».
  • Commencez une phrase ou une partie de phrase par un participe présent (en + –ant : En mettant en scène… / ou sans « en » : Ayant démontré que …)
  • Commencez une phrase par un participe passé ou un adjectif (Piégée dans le passé, elle… / Souvent inquiète, elle…)
  • Commencez une phrase par un infinitif (Survivre après une telle tragédie pose un défi… Écrire sur l’amour adultère…) [en anglais on traduirait cela « Surviving after… » et« Writing about… »]
  • Commencez une phrase ou une partie de phrase avec un participe passé ou un nom (Le dramaturge le plus connu de son siècle, Molière… / Poète longtemps oublié par le canon littéraire, Louise Labé…)
  • Employez les mots liens (bien que, même que, tandis que, quoique, etc., etc.) pour rendre vos phrases plus complexes et mieux articulées (voir la liste sur Blackboard sous « Pour étudier la littérature »).

À éviter :

  • toutes les expressions qui n’avancent pas votre argument (exemples ci-dessous)
  • « Une autre chose intéressante à souligner est… », « une chose qui est digne d’intérêt est… », « X est important parce que… —> montrez-nous plutôt que son importance par une phrase argumentative.Parlez tout de suite de votre idée et montrez par ce que vous écrivez pourquoi on devrait la trouver intéressante. Si vous voulez soulignez l’importance, vous pouvez insérer une remarque, tant qu’elle fait partie de votre argument.Par exemple, « La scène du . . . est capitale dans la construction de l’image du héros parce qu’elle… » Éliminez toute phrase qui ne sert pas à avancer ton argument, qui est vide de progression argumentative.
  • des formulations faibles et non-argumentatives qui ne sont pas nécessaires : un exemple de X c’est…/ on voit X dans… / il y a X dans… —> rend X le sujet de la phrase et utilise un verbe actif—X démontre, témoigne de, souligne… etc.)
  • l’effet « liste » (un autre exemple de X, c’est… cela continue dans la prochaine partie…)
  • les« mots valise » qui ne sont pas précis comme « chose » et les verbes « être » et « avoir » autant que possible
  • beaucoup de description de ce qui se passe dans le récit. Évitez surtout de laisser la progression de l’intrigue dicter la progression de votre analyse et, à la place, privilégiez votre voix argumentative (la plupart du temps votre présentation ne suivra pas la progression de l’intrigue). Si non, votre structure argumentative risque de se perdre. Déterminez l’organisation des parties de votre analyse en fonction de la progression de votre argumentation (Quels « sous-arguments » allez-vous faire pour soutenir votre thèse ? Quel est l’ordre qui sert le mieux votre argumentation ?) et regroupez les exemples textuels en fonction de cela et non pas de l’intrigue du récit en question.
  • de grandes généralisations sur l’époque ou sur la littérature en général qui ne sont pas nécessairement liées à votre thèse ou suggérées par le texte—vous parlez d’une représentation littéraire et ce qu’elle veut communiquer. Ceci dit, il y a peut-être une place pour certaines plus grandes réflexions comme « ouverture finale » dans la conclusion.
  • ça vs. cela—« ça » est familier et oral. Employez « cela » quand vous écrivez un essai.
  • des interventions directes de votre part ne font pas partie du genre, telles que « je pense que… », « je trouve intéressant que… »—évitez normalement le « je », dites directement ce que vous voulez démontrer.